Le thème est la relation entre le temps et la vie quotidienne dans la vie des réfugiés en France et des citoyens précaires au Brésil, et l'importance du soutien à l'intégration de ces sujets dans les actions collectives. Deux pays différents, séparés par un océan, habités par des sujets qui vivent des situations différentes. En France, les réfugiés. Au Brésil, les travailleurs précaires vivant dans des territoires vulnérables. À travers leurs histoires et intégration dans les deux pays, des approximations sont révélées par la condition précaire vécue (Castel). Des distances peuvent être notées, notamment en termes de droits sociaux et civils que l'État garantit / ne garantit pas (Esping-Andersen). L'attention est attirée sur une multiplicité de temps vécus (temps cosmique, temps historique, temps subjectif, temps de rupture, temps de « petites » ruptures, temps de contrôle de l'administration publique, temps de « petits boulots ») dans les deux pays qui marquent de manière profonde la capacité / l'incapacité à individuellement et collectivement de chacun d'entre eux (Brun, Bruni). Nous abordons également comment ces sujets tendent vers une situation de précarisation qui présente des signes sans équivoque en France et révèle l'approfondissement d'une précarité existante au Brésil depuis des décennies (Castel, Paugam, Braga). La "mobilité forcée" concernant les réfugiés résidant en France et la « difficulté de mobilité » dans le cas des travailleurs brésiliens précaires attirent l'attention. Tout cela combiné tend à rendre plus difficile leur participation à des collectifs ou leur impose d'énormes sacrifices. Enfin, nous nous intéressons aux actions collectives possibles et à l'importance des « supports » (Martuccelli). « Comme les prophètes, ‘parlant avec anticipation', annoncent ce qui se forme sans que la direction ne soit encore claire et lucide" (Melucci).

Il s'agit d'une étude exploratoire basée sur des trajectoires de vie (entretiens) de refugiés brésiliens qui ont vécu en France et de citoyens brésiliens attachés à de territoires précaires/vulnerables au Brésil.

Mots-clés : précariat ; réfugié ; action collective ; support